Entretien avec Dominique RICHARD, Directeur du développement, ENGIE Solutions
Au cours des 20 dernières années, la température moyenne est passée de 12.9° à 14 ° C, avec une accélération durant les 3 dernières années.
Année Moyenne
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________________________________________________________________________________________________2019 13,7
________________________________________________________________________________________________2018 13,9
________________________________________________________________________________________________2017 13,4
________________________________________________________________________________________________2016 13,1
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Avec un accroissement des phénomènes extrêmes (record 25/07/2019 à Paris 42.6°)…
Face à ce constat, nous sommes amenés à réagir, d’une part au niveau de la conception-réalisation des installations, mais également au niveau de la maintenance et dépannage du parc existant.
En phase conception, nos impératifs sont dans un premier temps d’adapter les bilans frigorifiques/climatiques a la température extérieure; de sélectionner les machines et les échangeurs pour fournir cette puissance, ce qui ne manque pas de provoquer en cascade, d’autres soucis. Notamment le principal qui est d’étager ou de réguler la puissance pour le fonctionnement en régime intermédiaire.
Une conséquence de ce dimensionnement est aussi économique. Plus les compresseurs sont puissants, plus les échangeurs sont grands…plus l’installation est chère !
La mutation des installations, vers des systèmes utilisant des gaz naturels, sans carbone fait que nous avons en contrepartie une sensibilité plus grande aux phénomènes climatiques.
Pour limiter les effets des fortes chaleurs, il est de plus en plus fréquent d’installer des systèmes adiabatiques, des brumisateurs des condenseurs évaporatifs. Ces systèmes sont consommateurs en eau, dans un contexte ou l’eau devient une denrée rare et que les épisodes de sècheresse sont plus fréquents et plus long.
L’élévation des températures rend également nécessaire l’installation de systèmes de climatisation. Que se soit pour les personnes, mais aussi pour les systèmes électroniques qui gèrent et régulent les installation (variateurs de vitesse, GTB GTC…).
Malheureusement le remède contribue à l’amplification du phénomène.
Notre réseau électrique est aussi mis à contribution. Ajouter des climatisations est une charge qui vient s’ajouter à un phénomène physique basique : l’efficacité d’un système frigorifique diminue avec l’élévation de la température externe.
On considère que 1°C d’élévation de température fait chuter le rendement de 2 à 3 % !
Et enfin, denier point mais non des moindres. Les capacités humaines de nos sociétés de services ne sont pas infinies. Quand un épisode caniculaire se produit, c’est toute une région ou un pays qui est touché. Il est matériellement impossible d’intervenir partout en même temps.
Ce qui génère de l’insatisfaction et aussi des pertes de produit. Ce que personne n’apprécie.
Dominique RICHARD, Directeur du Développement, ENGIE Solutions